
Un homme arrive dans une ville, chargé d’une enquête sur une vague de suicides qui a touché une entreprise. Le personnel de l’entreprise est tantôt hostile, tantôt fuyant, et bientôt sa vie quotidienne devient de plus en plus difficile. Il va vivre un cauchemard dont il na pas idée.
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Claudel signe une fable surréaliste au rythme effréné. Il nous décrit une société où l’entreprise broie l’individu. Les personnages ne sont désignés que par leur fonction (l’enquêteur, le policier, etc). En ancrant son roman dans l’actualité, Claudel joue sur l’absurde des situations pour nous décrire une réalité qui fait froid dans le dos.

Il met la place de l’homme dans un univers qui accorde toute l’importance au travail et au profit, un univers déshumanisé en somme. En découle un livre étrange, kafkaïen. Dans cette ville rien n’est réel, il n’a pas de repère, tout paraît sortir d’un mauvais rêve. Il ne se réveille pas.
«Globalement, il a l’air innocent, mais il a une grande faute. Il est coupable de ne pas se révolter. C’est quelqu’un qui suit le mouvement de goule, qui se laisse entraîner et qui ne se rebelle à aucun moment», dit-il. C’est l’incarnation même du personnage pour qui l’idée de bien faire son travail prime la réflexion sur le travail, dit-il. Pourtant, c’est ce travail lui-même qui le mène à sa perte.

«La littérature peut avoir plusieurs fonctions, remarque-t-il. Elle peut nous faire réfléchir, elle peut créer des électrochocs. Elle peut dire: vous êtes en train de dormir, faites attention.»
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