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L’Eldorado et la Fontaine de jouvence

Le Proche-Orient ne se montrant pas le plus prodigue en richesse naturelle, le désir d’une terre meilleur que celle où l’on était condamné à vivre ramena vers le Nouveau Monde les Utopistes, les explorateurs et les aventuriers. Et l’on vit alors apparaître un autre mythe : celui d’un Eden laïc nommé Eldorado.

Rappelons ici que les habitants de plusieurs Paradis terrestres étaient immortels, ou du moins vivaient très longtemps, et que de très nombreux récits mentionnent aussi une source d’éternelle jeunesse. Hérodote avait par exemple déjà parlé d’une source souterraine située en Ethiopie, mais les légendes ultérieures évoquaient une source censée jaillir dans le jardin d’Eden, qui non seulement guérissait les maladies, mais rajeunissait de surcroît ceux qui s’y baignaient. Dans le Roman d’Alexandre, il est question d’une Eau de la Vie, une fontaine mythique qu’on ne pouvait atteindre qu’après avoir dépassé les  » Terres obscures  » de l’Abkhazie.

De nombreuses légendes chinoises mentionnent cette source miraculeuse ; dans un conte populaire coréen, deux pauvres paysans lé découvrent par hasard : en y buvant une gorgée d’eau, ils redeviennent aussitôt jeunes. Le mythe survécu tout au long du Moyen-Age, pour se déplacer ensuite en Amérique. Juan Ponce de Leon prétendit y devenir le missionnaire de la source de jeunesse éternelle. Il était en effet à bord des navires conduits par Colomb jusqu’à Hispaniola, l’actuelle Haïti, où les Indiens lui avaient déclaré qu’il existait, sur une île, une fontaine capable de rendre la jeunesse. Sa localisation demeurait toutefois approximative et allait de la côte septentrionale de l’Amérique du Sud à la Floride, en passant par les Caraïbes. Entre 1512 et 1513, Ponce de Leon navigua en vain entre toutes ces régions ; il reprit ensuite ses recherche jusqu’en 1521, date à laquelle il fut blessé, sur les côtes de la Floride, d’une flèche indienne qui provoqua une infection dont il mourut à Cuba.

Mais le mythe de la source ne disparut pas avec lui : l’Anglais Walter Raleigh (1596) entreprit ainsi plusieurs explorations afin d’identifier cet Eldorado.

Lorsque de telles recherches n’intéressaient désormais plus personne, le thème fut repris avec ironie par Voltaire dans Candide, pour servir de critique à notre monde.

L’emplacement de la source donna naissance à de nombreuses lubies sur l’hortus conclusus (jardin enclos), aussi fermé que l’Eden après l’expulsion d’Adam, mais abondant encore en délices. Et l’on retrouve par exemple l’écho du mythe, transformé en fable païenne sensuelle et diabolique, dans La Jérusalem délivrée du Tasse, lorsque l’auteur décrit le jardin où la magicienne Armide retient Renaud prisonnier des liens de l’amour.  

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