
» Tout est nombre » affirmait il y a bien longtemps le sage de Samos, le mage de la géométrie, Pythagore. Pour lui, l’harmonie de l’Univers était contenue dans les nombres qui en constituaient les forces vitales. Parmi eux, le nombre 7 était tenu pour celui de la perfection et de fait, il occupa une place de choix dans le message sacré de la plupart des religions indo-européennes.
Bruxelles, à l’instar de la cité biblique de Jéricho entretint d’étranges rapports avec le chiffre 7. Pour plus d’un amateur de mystère, le plan et les édifices de la ville médiévale en témoignent délibérément. Jugez-en plutôt. Tout comme Rome, la cité étale ses quartiers sur 7 collines qui ont noms Mont-Saint-Michel, Coudenberg, Montagne-aux-herbes-potagères, Botanique, Mont des Arts, Sablon et Mont-Saint-Pierre. Egalement confondantes apparaissent les 7 routes et donc les 7 portes fortifiées par lesquelles la ville s’ouvrit au monde dès
le XIIème siècle : portes Sainte-Catherine, Noire, Sainte-Gudule, Coudenberg, Saint-Jacques, Warmoepoort et Steenpoort. Pareillement, les 7 rue (Tête d’Or, Beurre, Etoile, Chair et pain, Hareng, Colline, Chapeliers) qui débouchent sur la Grand-Place la divisent en 7 blocs de bâtiments.
Au cours du Moyen-Age, 7 lignages patriciens présidèrent aux destinées économiques et politiques de la capitale, détenant à la fois les 7 sièges scabinaux et les 7 clés de la ville. Ils comptèrent dans leur rangs plusieurs dizaines de membres et, comme les gentes de la Rome antique, étaient unis par les liens endogamiques. La propriété du sol urbain et la richesse liée au commerce furent indubitablement les agents constitutifs de cette caste très fermée, aux privilèges exorbitants, qui fut en quelque sorte la noblesse de la bourgeoisie. D’autres corrélations avec 7 existent encore, si bien qu’on peut difficilement nier que ce chiffre soit de près ou de loin lié au passé de Bruxelles.
Hasard, coïncidence ou volonté délibérée, là réside toute la question. Si volonté il y eut, faut-il voir l’ombre portée de l’alchimie à qui 7 opérations sont nécessaires pour découvrir le secret de la pierre philosophale et de la transmutation du métal vil en or ? Ou, plus simplement, faut-il se souvenir que depuis les temps les plus anciens le chiffre 7 a tenu in rôle primordiale dans la pensée magique ? Il y a des millénaires que les hommes fascinés par leur place dans l’univers, observent le mouvement des planètes voisine de la Terre. Les astronomes de Mésopotamie semblent avoir été à la source du nombre 7 en dénombrant 5 des 8 planètes connues auxquelles, ils ajoutèrent le Soleil et la Lune. En fait, ce qui troubla profondément Chaldéens, Sumériens et Babyloniens, ce fut l »harmonie du mouvement de ces planètes par rapport aux étoiles fixes. De là à défier ces astres il n’y eut qu’un pas que franchit toute la tradition religieuse de l’Antiquité jusque et y compris le christianisme et l’Islam. Nos jours de la semaine perpétuent le souvenir du plan divin de la Création : ils furent dédiés aux 7 divinités planétaires. Aux derniers siècles de la splendeur médiévale de Bruxelles, Paracelse croyait que 7 était le nombre de la spiritualité agissante, la vibration harmonique du monde des anges et de celui des hommes. Tout comme le croyaient sans doute les architectes de Bruxelles qui placèrent leur ville sous l’égide de ce nombre bénéfique.
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