
Après la bataille de Waterloo, Orso della Rebbia, lieutenant dans les armées de Napoléon, retourne dans sa Corse natale qu’il avait quittée tout jeune. Deux ans auparavant, son père a été tué ; on disait au pays que le meurtrier était un Baraccini (famille ennemie à la sienne). L’existence sur le continent, l’éducation reçue avaient affaibli chez le jeune homme le sens de la « vendetta », si bien qu’il tenait à accepter la version officielle du crime qui innocentait les Barracini. Mais l’ambiance insulaire, celle de Pietranera – son village natal -, l’esprit borné et ardent de sa sœur Colomba qui attendait son retour en vue de l’accomplissement du devoir sacré, tout cela ravive en lui les vieilles passions.
Le préfet d’Ajaccio tente de réconcilier les deux familles et fournit un témoignage qui, aux yeux perçants de Colomba, a tout l’air d’être une nouvelle machination de ses ennemis. Le doute n’est plus permis à Orso et la guerre repend entre les deux familles. Alors qu’il se promène dans la campagne, les deux frères Barricini aux aguets font feu sur lui ; blessé, il riposte de deux coups de fusil, tuant l’un et l’autre. Puis il reprend le maquis en compagnie de deux bandits de sa connaissance. Colomba le rejoint…
La parfaite construction de cette nouvelle en fait presque une tragédie ; l’atmosphère est bien rendue, avec les anciennes coutumes, la figure rude des populations et celle des bandits ; Colomba, vierge vengeresse, se dresse fière et pure. Le style est dépouillé, net, de haute tenue littéraire. L’auteur s’élève bien au-dessus de son roman, mais le soin consacré à son art prouve qu’il n’en est pas tout à fait détaché.
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