La Pile de Bagdad

Extérieurement, celle-ci présente comme un pot d’argile d’un peu moins de 15 cm de haut. Elle est obturée par du bitume, dans lequel est fiché un cylindre de cuivre, qui s’enfonce dans le pot de quelque 10 cm. A l’intérieur de ce cylindre, constitué de lamelles de cuivre soudées, et fermées par une capsule également en cuivre, se trouve une tige en fer qui a été fortement corrodée, apparemment par de l’acide.

Ce pot retrouvé à Bagdad, date vraisemblablement de l’époque où les Parthes avaient établi leur domination sur cette partie de l’Irak (250 av. J.C. -224 après J.C.).

Lorsque l’archéologue Wilhelm König découvrit cet objet dans un musée irakien, en 1937, il se rendit immédiatement compte qu’il pouvait servir à produire de l’électricité. Des expériences réalisées quelques années plus tard avec des répliques modernes ont confirmé que telle avait sans doute été son utilisation.

Pour ce faire, il fallait verser un liquide approprié à l’intérieur du cylindre – acide acétique, acide citrique (les principaux constituants du vinaigre et du jus de citron respectivement) ou encore solution de sulfate de cuivre – et l’on pouvait obtenir un courant de 1,5 à 2 volts. En alignant plusieurs éléments de ce type ou piles (constituant ainsi une batterie au sens propre) il était possible d’augmenter nettement la production de courant.

L’utilisation la plus probable de l’électricité par les Parthes était certainement la galvanoplastie. L’art de dorer des figurines remonte à de nombreux siècles avant les Parthes. La batterie était peut-être utilisée pour produire un courant électrique entre une statuette en métal et un lingot d’or ; tous deux étant plongés dans une solution électrolytique. Le métal précieux se déposait en une fine pellicule sur la surface de la figurine.

Des pots en argile identiques ont été découverts en d’autres lieux proches de Bagdad. Il nous rappellent d’une manière salutaire que nos conceptions du développement historique de l’humanité sont souvent fondées autant sur l’ignorance que sur la connaissance.

Mais cette capacité de produire un courant électrique n’a peut-être été qu’une découverte isolée. En effet, l’électricité statique était connue des Anciens : ils savaient que si l’on frotte l’ambre (en grec : elektron), celui-ci attire des objets légers, comme la poussière ou des cheveux. La technique permettant de produire un courant électrique – c’est-à-dire de l’électricité en mouvement – a pu être une découverte isolée, faite par hasard. Et cette découverte n’a apparemment pas débouché sur un développement technologique ultérieur ou sur une connaissance plus approfondie des causes du phénomène.

Pourtant, les partisans de la théorie d’une technologie en des temps anciens ne sont pas d’accord une nouvelle fois. Si l’on accepte le fait que les Parthes connaissaient l’électricité, pourquoi n’auraient-ils pas connu la lumière électrique ? René Noorbergen, par exemple, dans son livre Les Secrets des races disparues, expliques que les tombeaux des pharaons égyptiens, dans la Vallée des Rois et sous les pyramides, ne présentent aucune trace de fumée ou de suie, qui normalement auraient dû être produites en grandes quantités par les lampes à huiles ou les bougies des artistes et des ouvriers qui les ont décorés avec une telle prodigalité. Et il n’hésite pas à avancer l’hypothèse qu’ils disposaient d’une sorte d’éclairage électrique.

N’est-il pas plus facile de supposer qu’ils ont effectivement travaillé à la lueur de lampes à huile et qu’ils ont pris la peine de nettoyer les traces de suie sur les murs, une fois leur décoration terminée… ou bien que cette décoration a été effectuée avant que les pierres ne soient mises en place ?

Le débat reste ouvert.

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